jeudi 2 août 2012

Baco Records


Les membres du groupe Danakil célèbrent la naissance de leur label Baco. Tous fondateurs à part égale de ce nouveau projet plein d’ambition, leur volonté est d’aller plus loin dans l’autoproduction et l’indépendance musicale. Les neuf musiciens entendent développer une structure où appliquer le modèle de développement mis en place, notamment, pour Natty Jean et Brahim.

Pour le choix du nom, rien de plus simple : comme le projet a été mis en place à Bamako et que « baco » signifie « de l’autre côté », ce terme reflète le côté alternatif caractéristique du label visant à travailler différemment. Garder une certaine éthique par rapport au produit leur semble fondamental. Constat actuel : les albums sont chers en magasin, d’où la crise du secteur et l’utilisation de moyens illégaux pour se procurer la musique. Les marges qui sont appliquées sont trop importantes pour rendre l’objet facilement accessible et attrayant. Déjà, lors de la tournée promotionnelle d’Echos du Temps, Danakil avait offert un album pour une place de concert achetée, dans l’idée de redonner le goût de l’objet CD. Les premières sorties du label sont les opus de Brahim, Sans Haine, et de leur protégé Natty Jean, Santa Yalla. Pour respecter cette ligne de conduite, ces digipacks ne dépassent pas les 10€ sur les points de vente. Les deux albums, réalisés respectivement avec Kubix et Manjul, ont été bien accueillis, et les premiers retours sont positifs, même s’il est encore trop tôt pour en faire le bilan. Preuve en est, c’est sur la qualité que mise Baco Records plus que sur la quantité. Ce développement artistique, ils l’adressent à ceux qui auraient peut-être des difficultés à trouver un label mais dont le talent mérite d’être connu. A propos des sorties à venir, aucun nom n’est encore clairement divulgué, si ce n’est le prochain album de Danakil, qui sera un CD/DVD live, prévu pour l’automne. Cependant, rien n’indique que le label se consacrera uniquement à des artistes francophones, pas plus qu’il n’est censé se limiter uniquement au reggae. Rencontres et coups de cœurs joueront certainement un rôle dans les prochaines collaborations. L’idée est également de pouvoir vendre les projets pour la scène, que les artistes aient une réelle existence live et que les albums vivent aussi en tournée. Mais l’équipe ne prévoit pas de se charger de cette partie on stage, se consacrant exclusivement à la production phonographique, elle entend laisser cette tâche à ses partenaires et autres structures concernées. Le tourneur de Natty Jean n’est autre que celui de Danakil, Music Action, ce qui lui offre une plus grande visibilité nationale pour faire connaître Santa Yalla. Avec la création de ce label, Danakil met donc à profit son expérience et sa renommée pour soutenir d’autres artistes talentueux et leur ouvrir la voie. Voilà qui semble annonciateur de très heureux présages !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #24 - juin/juillet 2012)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.