vendredi 11 août 2017

Nattali Rize - Fréquences Rebelles

Depuis la sortie de « Rebel Love » et de l’EP New Era Frequency, il était certain qu’on allait de plus en plus souvent entendre la voix de Nattali Rize. Son premier album, Rebel Frequency, vient de sortir et il donne vraiment de quoi se réjouir. En tournée avec Protoje, la chanteuse australienne a pris le temps d’échanger avec nous sur sa musique à l’âme rebelle.

Rebel Frequency est disponible depuis le 24 mars en France chez Baco Records. C’est ton premier album sous le nom de Nattali Rize. Quand et comment est né ce projet ?
Rebel Frequency est né d’un profond processus de composition d’une musique jamaïcaine vivante et aussi du désir personnel de continuer à amplifier la voix et l’essence d’une liberté totale. Le besoin inhérent de ne pas juste faire de la musique rebelle, mais de la perpétuer et de la délivrer, en résonnant dans les cœurs et les esprits de tous ceux qui peuvent l’entendre. Les chansons de l’album ont commencé à prendre forme il y a environ deux ans. Certaines sont nouvelles, comme « Hypocrisy », « Fly Away », « Evolutionary »… D’autres un peu plus anciennes...

Qui est Notis Heavyweightrockaz ? Quand avez-vous commencé à faire de la musique ensemble ?
Notis Heavyweightrockaz est un duo basse-batterie. Nous avons commencé à faire de la musique ensemble la nuit où nous nous sommes rencontrés, en 2013, en Australie, quand le batteur de Notis, Unga Barunga, était en tournée avec Jimmy Cliff. J’ai accueilli les membres du groupe chez moi  et nous avons commencé à jammer. Nous avons écrit et enregistré le tout premier single de Nattali Rize & Notis cette nuit-là, « Rebel Love », avec Zuggu Dan qui tournait aussi avec Jimmy comme guitariste. Depuis, nous avons décidé de bosser ensemble à travers le projet Nattali Rize & Notis et avons enregistré l’EP 9 titres New Era Frequency en 2014, à Kingston principalement.

« Rebel Love » est un véritable hit ! Comment avez-vous eu l’idée de transformer « Soul Rebel » de Bob Marley en chanson d’amour ?
« Rebel Love » a été écrite très naturellement, presque toute seule. Nous étions juste en train de chanter et jammer, puis « Soul Rebel » est devenue puissante… En particulier pour moi, car la grande majorité de mes chansons parlent de conscience et de liberté. J’écris rarement des chansons d’amour, celle-ci est un bon équilibre entre amour et âme rebelle, ce qui me correspond bien !

Tu utilises souvent le mot « rebel ». Quel sens ce mot recouvre-t-il pour toi ?
La rébellion est une chose, un sentiment, un mot, une action… qui vient d’un lieu de pensée qui se situe en dehors du paradigme actuel d’oppression des possibilités humaines, c’est-à-dire le capitalisme et les systèmes mondiaux constitués. Il vient de la croyance qu’un autre monde n’est pas seulement possible, mais qu’il se réalise…

Qu’as-tu ressenti en travaillant sur l’album Rebel Frequency ?
Ça a été un gros boulot. Après avoir écrit, enregistré, réalisé les détails et, enfin, fini un album, on ressent une grande émotion, presque comme si son existence était évidente. Rebel Frequency est là depuis un bon moment, peut-être même plus longtemps que je ne le pense…

On retrouve sur l’album les deux combinaisons qu’on a pu découvrir l’année dernière, avec Kabaka Pyramid (« Generation Will Rize ») et Julian Marley (« Natty Rides Again »). Comment avez-vous décidé de faire un morceau ensemble ?
Je suis une grande fan de ces deux artistes. J’ai rencontré Julian en Australie où nous avons tourné ensemble. Quand nous étions à Kingston, je lui ai joué quelques mélodies et il en a choisi une de notre guitariste, OneRebel. Pour Kabaka, nous nous sommes rencontrés la nuit où nous avons enregistré sa partie sur « Generation Will Rize ». J’avais laissé de la place sur cette chanson pour un invité, j’attendais de trouver la bonne voix et la bonne énergie. Quand je l’ai vu chanter à Kingston, avec son style conscient au parfait niveau pour la chanson que j’avais écrite avec Notis, nous sommes allés le voir et il est venu enregistrer. Il y aura certainement d’autres collaborations Rize-Pyramid à venir !

Tu sembles proche de la nouvelle génération à qui on doit le mouvement reggae revival. Dre Island et Jah9 sont présents sur « Evolutionary », Raging Fyah sur « Fly Away »…
Quand tu passes du temps à un endroit, tu te connectes avec les gens qui t’entourent. Pour moi qui suis musicienne, ces personnes sont des artistes, des musiciens, qui forment aussi une communauté consciente en Jamaïque. Je suis reconnaissante que leur talent amplifie les intentions et les fréquences de l’album. Ce sont des artistes et des personnes incroyables !

Y a-t-il d’autres artistes avec qui tu aimerais collaborer ?
Oui, j’aimerais bien chanter avec Ini Kamoze, Burning Spear, Samory I… et beaucoup d’autres !

A l’instar du single « One People », toutes les chansons de l’album parle de l’évolution de l’humanité… De quels changements penses-tu que nous ayons besoin pour aller vers un monde meilleur ?
La vraie révolution se trouve dans l’évolution de nos consciences et de nos esprits. Cela signifie que nous devons apprendre à nous aimer et à nous connaître nous-mêmes, c’est ainsi que nous pourrons connaître et aimer les autres. Notre émancipation personnelle de l’esclavage mental aura inévitablement un effet positif sur l’émancipation de tous. Jusqu’à ce jour, nous allons continuer à avancer ensemble et se rappeler que nous avons le pouvoir de décider de nos destinées, de créer nos propres réalités, de rêver et imaginer un nouveau monde, avec une véritable paix, prospérité et liberté.

Avant Nattali Rize & Notis, tu chantais au sein du groupe australien Blue King Brown, depuis 2006. A quoi ressemblait cette aventure musicale ?
Blue King Brown est ma famille australienne. Il représente mon évolution musicale, depuis jouer dans les rues jusqu’à monter sur de très grandes scènes… Le groupe s’est fait un nom sur toute la planète, bien qu’il ne sorte pas souvent d’Australie, et il continue encore aujourd’hui…

Tu joues en première partie de Protoje en Europe actuellement. Que penses-tu de la France ?
J’aime beaucoup la France ! Les shows avec Protoje sont incroyables. Celui à Paris au Trianon, le 19 avril, est l’un des plus mémorables que nous ayons fait en Europe ces derniers mois ! Le public est très accueillant et soutient vraiment le mouvement. Nous remercions Baco Records et Protoje pour tous ces puissants moments de roots, reggae, rebelle & Rize music !

Pour finir, quelques mots pour les lecteurs de Reggae Vibes…
Continuez à croire en votre capacité à être vos propres maîtres, à vous émerveiller et vous connecter avec vous-mêmes afin que les vibrations positives se projettent dans vos réalités et vos mondes. Vous êtes le futur, écrivez-le avec vos propres mots, pensées et cœurs. Purifie l’intérieur et cela se reflètera sur l’extérieur… Rize !

Simba


(Reggae Vibes Magazine #54 - juin/juillet 2017)

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