samedi 19 octobre 2013

Bouddha Sticks

Constamment sur la route comme sur la brèche, les Bouddha Sticks ne cessent de jongler entre studios et salles de concerts, accompagnant Pierpoljak, RIC ou Vagabon’. Ce dernier s’est ainsi alloué leurs services pour son troisième album, Sommes-Nous Libres ?, disponible dans les bacs en septembre. Rencontre avec le backing band normand du moment.

Comment ça va les Bouddha Sticks ?
Tout va bien ! On revient tout juste du Maroc où l’on a tourné quelques images pour notre prochain clip. Un pays formidable, l’accueil est fantastique et le reggae très apprécié. Sinon, notre activité principale consiste à sillonner la France en formation backing band pour Vagabon’, RIC et Pierpoljak. Une vraie vie de bohème !

Un nouvel album, Sommes-Nous Libres ?, vient de sortir et sera dans les bacs en septembre. Quand a eu lieu la rencontre entre Bouddha Sticks et Vagabon’ ?
Vincent (Vagabon’) est un ami de longue date et, après avoir mis le feu dans les sound systems et sur pas mal de scènes, il avait besoin d’un band pour faire la promotion de son premier album, en 2007. On vient du même endroit, la Haute Normandie, on se marre bien ensemble, la fusion était logique…

Quand et comment avez-vous commencé à travailler sur cet album ?
Pendant la première tournée, on jouait essentiellement des titres qu’il avait composés avec son ancien groupe, Gimme Di Band. Puis, nous avons testé des nouvelles compositions, directement sur scène. Comme ça fonctionnait plutôt bien et qu’on adore la nouveauté, on a créé un nouveau répertoire assez rapidement.
               
Comment se sont passés la composition et l’enregistrement ?
Vincent est arrivé avec ses textes, parfois quelques accords, et chacun est venu avec ses idées d’arrangements. On a fait le tri, peaufiné et, quand ça a pris forme, on a fait des maquettes. Pour l’enregistrement, on s’est posé chez nous, dans une maison à la campagne. Une copine nous a prêté tout le matériel nécessaire et on a fait ça à l’ancienne, sur magnéto, en une semaine. Bloqués par un mètre de neige et isolés du monde extérieur, on avait prévu tout ce qu’il fallait pour tenir un siège! Ensuite, on a amené les pistes au studio Wise à Ris Orangis et Fab les a mixées dans ses machines. Ca clignotait de partout et on s’est tous mis à danser… Pull up ! Puis on a fait le mastering et l’album était fini.

Quels thèmes et quelles sonorités retrouve-t-on sur cet album ?
Le reggae est une musique puissante qui permet de faire passer beaucoup de messages et d’émotions. Pour nous, c’est toujours positif et enrichissant d’en explorer la matière, d’en ressentir les pulsations. Nous ne sommes que quatre musiciens, alors on épure au maximum et on va à l’essentiel. Nous avons ajouté quelques touches de pop, rock, musiques caribéennes, parce qu’elles sont très présentes dans notre environnent quotidien et qu’elles nous influencent. Comme c’est le texte qui définit le thème, on essaie de faire coller notre musique à l’ambiance générale qui s’en dégage. Vincent aborde ses thèmes de manière souvent globale et, parfois, plus personnelle : la beauté du monde, des gens, les travers de l’humanité, la liberté, l’espoir et l’amour…

Quels sont les précédents albums de Bouddha Sticks et de Vagabon’ ?
Pour Bouddha Sticks, un maxi paru en 1999, un album avec Mister Real en 2002 et un autre avec Jah Pearl, en 2010. Vagabon’ a sorti son premier disque éponyme en 2007, puis un album orienté hip hop avec Timal en 2011, et enfin Sommes Nous Libres ?

Que vous apporte cette collaboration ?
On a fait un bon bout de chemin ensemble, c’est une aventure humaine avant tout. L’amitié, la musique, les rencontres, tout ça est très enrichissant et nous arme pour affronter les difficultés de la vie, mais aussi en apprécier les joies les plus simples. Quand tu as la chance de voyager, tu profites de chaque instant et tu prends du recul par rapport aux petits tracas quotidiens.

On trouve un titre avec Pierpoljak, que vous accompagnez également sur scène. Depuis quand vous connaissez-vous ?
Benoît, notre guitariste, a travaillé avec lui en France et en Jamaïque, notamment sur l’album Kingston Karma, qui avait bien cartonné à l’époque. On s’est revu en studio lors du mixage et il a posé un couplet en patois yardie sur le titre « Changer d’Air », un thème qu’il connaît bien ! On apprécie bien sa musique et lui la nôtre, ça s’est fait naturellement.

Sommes-nous libres ?...
Chacun doit se faire une opinion, tout le monde peut y réfléchir. La plupart des gens sur cette planète se battent pour obtenir un peu plus de liberté contre une minorité qui veut les opprimer. Même s’il est souvent difficile de répondre à cette vaste question, nous avons clairement choisi notre camp !

Quelle évolution constatez-vous dans votre musique ?
Tout est affaire d’environnement. Avant, on tournait plus facilement à dix, avec les cuivres, les percussions… Et puis, la musique urbaine a un peu pris le pas sur les sonorités plus roots. C’est très intéressant d’observer les cycles et les modes dans la musique. Ca rappelle que la musique fait partie de la vie, qu’il faut savoir d’où l’on vient et rester soi-même en toute circonstance.

Vous avez chacun diverses expériences musicales derrière vous, comment vous êtes-vous réunis pour former Bouddha Sticks ?
Entre départs et arrivées, le nombre de musiciens qui a joué dans ce groupe est énorme ! C’étaient les débuts de la formation, en 1992-1993. Elle s’est stabilisée avec l’arrivée de Vincent, Benoît et Cascio (chant, guitare et basse), en 2007. Le fait d’évoluer dans le même univers musical facilite les rencontres, le reste est une question d’affinités.

Vous êtes actuellement en tournée, comment ça se passe ?
Très bien, c’est un moment privilégié où on vit tous ensemble, comme une famille. On croise beaucoup d’autres groupes et on fait souvent la fête ensemble, parfois au grand dam des gérants d’hôtels ! Même si nos proches nous manquent, c’est très protecteur. On veille tous les uns sur les autres et le public s’en rend vite compte.

Sur quoi travaillez-vous en ce moment ?
Le prochain disque est déjà quasiment en boîte, il ne nous reste qu’à en définir le concept global. Faire un disque est une aventure extraordinaire : du premier accord posé jusqu’au dernier concert de la tournée, il peut s’en passer des choses…

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #31 - août/septembre 2013)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.