mardi 18 janvier 2011

The Gladiators à Nancy - Une tournée attendue au tournant

Pour commencer l’année 2009 avec de bonnes vibrations, Mediacom proposait de revoir sur scène un groupe culte de la scène jamaïcaine : The Gladiators. Une nouvelle tournée française et européenne, du 30 janvier au 26 février 2009, avec un passage de flambeau à la clé, Albert Griffiths laissant la place sur scène à ses fils Al Griffiths au chant et Anthony Griffiths à la batterie. Pour les accompagner une formation classique du reggae roots qui n’oublie pas les cuivres : guitares (Gallimore Sutherland et Clinton Rufus), basse (Andrew Campbell), clavier (Vernon Sutherland), trombone (Everol Wray), trompette (Glen Williams), chœurs (Ruddlowe Robinson). Arrivés tout droit de Kingston, The Gladiators promotionnent à cette occasion la sortie d’un nouveau disque intitulé Continuation qui donne son nom à la tournée. Premier album des Gladiators où Al Griffiths prend le contrôle du chant lead en totalité. Sera-t-il à la hauteur de la réputation scénique des Gladiators ? Jusqu’à présent, avec le père aux commandes, le groupe se présentait comme un incontournable à voir en live, distillant du bon roots comme pouvait le faire Bob Marley. Cette tournée représente donc un tournant, la poursuite d’un héritage avec un double enjeu : Al Griffiths saura-t-il nous faire vibrer sur les morceaux mythiques des Gladiators sans être épaulé par son père comme ça avait été le cas il y a quelques années à l’occasion de la tournée Father And Sons ? Et saura-t-il proposer de nouvelles compositions qui ne dénatureront pas l’esprit des Gladiators ?
Mardi 3 février 2009, le groupe s’apprête à brûler les planches à L’Autre Canal à Nancy. Concert organisé par Prodige Music avec en première partie, Monsif, artiste lorrain. Le public est au rendez-vous mais la salle n’est pas comble. Environ 700 massives dans les lieux. L’arrivée du groupe sur scène se fait par une longue introduction musicale d’un rythme reggae qu’on connaît par cœur. On se met en jambe, impatient. Al Griffiths arrive sur scène, souriant et humble. Comme premier titre « Promise », du reggae roots signé Gladiators qui annonce bien l’esprit de l’heure et demi qui va suivre. Tout au long du set, de nombreux passages rub-a-dub montrent bien l’importance des instruments et la puissance des rythmes reggae. Al communique avec son public et ponctue sa prestation d’une centaine de « do you want some more ? » Le public répond à l’appel à chaque occasion, il en veut encore, toujours plus. Ces sont les anciens morceaux des Gladiators de l’époque Frontline qui sont les plus attendus – certains espèrent même secrètement l’arrivée du père sur scène. Le public chante, danse sur « Soul Rebel », « Hello Carol », « Roots Natty », « Stick A Bush ». Entre les hymnes de la vieille époque et les nouveaux morceaux que l’on a hâte de pouvoir écouter sur sa platine (notamment « Teach Jah Children » et « Working Evil »), le dosage est parfait. Au total, ce sont plus d’une quinzaine de morceaux que les Gladiators offrent à leur public.
La nouvelle génération propose un panel tellement varié de musiques jamaïcaines qu’elle semble parfois en oublier les sources, avec les Gladiators, le son reste vrai, les thèmes du reggae roots sont clamés hauts et forts, et l’on ressent que ça vient du cœur. Al Griffiths marche avec brio sur les traces de son père. L’âme du reggae roots vit toujours, aucun doute. 

Simba 

(pour Reggae Vibes Magazine #5 - mars/avril 2009)

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